La méditation en marchant et le Metta bhavana
Au temps du Bouddha, il était de tradition pour les moines et les nonnes de pratiquer en marchant la méditation du développement de la bienveillance. Ils la pratiquaient en marchant dans les villages, en faisant leur tournée d’aumônes de nourriture. Ils rayonnaient de bienveillance en marchant dans les rues et sur la place du marché. Ils rayonnaient aussi de bienveillance envers les animaux alors qu’ils marchaient dans les forêts et dans la jungle. Il y avait beaucoup de forêts en Inde à cette époque, et les attaques de serpents ou d’autres animaux sauvages étaient fréquentes. On considérait que ces pratiques étaient une bonne protection contre les attaques des serpents !
Même si vous n’êtes pas menacé par des cobras, vous voudrez peut-être pratiquer ce rayonnement de bienveillance quand vous méditez en marchant. Rayonner d’amour peut être une très belle sensation quand vous passez près de gens. Vous pouvez commencer la méditation en marchant de la façon habituelle, en approfondissant la prise de conscience de votre corps, de vos sensations, de vos émotions et de vos objets de conscience. Puis vous pouvez rester focalisé sur vos émotions ou sur la région de votre cœur, et souhaiter du bien-être à tout le monde. Vous pouvez imaginer qu’il y a un soleil dans votre cœur, et qu’en marchant vous irradiez lumière et chaleur. Ou bien vous pouvez répéter la phrase « Que tous les êtres soient à l’aise, que tous les êtres soient heureux, que tous les êtres soient libres de souffrance. »
Ici est aussi peut-être un endroit approprié pour parler de ce vous faites si vous pratiquez la méditation en marchant et que vous voyez quelqu’un que vous connaissez. Je suggère qu’alors vous fassiez simplement ce qui vous semble approprié. S’il est possible et approprié que vous disiez juste « bonjour » et continuiez à avancer, alors faites-le. S’il vous semble approprié de vous arrêter et de parler à l’autre personne, alors vous pouvez interrompre la méditation en marchant, mais essayez d’amener dans la conversation les qualités de prise de conscience que vous avez développées durant la méditation. Ou bien vous voudrez peut-être juste vous arrêter un instant et dire « Bonjour ! J’aimerais bien m’arrêter et parler avec toi, mais en ce moment même je suis en train de pratiquer la méditation en marchant. Est-ce que je peux t’appeler plus tard ? »
Vous devez faire attention d’une part à ne pas être impoli en vous attachant à l’idée que ce que vous faites est une chose si particulière qu’elle ne peut être interrompue, et d’autre part à ne pas utiliser cette rencontre pour éviter la pratique. On appelle cela « être affecté » au sujet de sa pratique. Parfois aussi nous agissons par culpabilité. Nous sentons que nous « devons » nous arrêter et parler à cette personne parce que nous nous sentons coupable de passer du temps à travailler sur nous-même. Il faut faire un gros effort pour surmonter cela. S’il se trouve que vous vous arrêtez et parlez à quelqu’un, alors recommencez ensuite votre pratique de méditation en marchant, et passez un petit moment à considérer et à évaluer les motifs pour lesquels vous vous êtes arrêté. Il y a toujours quelque chose à apprendre de ces rencontres.