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Équilibrer l’intérieur et l’extérieur

Une chose que je n’ai pas encore mentionnée est notre prise de conscience du monde extérieur. Notre prise de conscience du monde dépend évidemment de nos sens, qui font partie de notre corps. Cela vous amènera peut-être à penser qu’il vaut mieux se focaliser sur le monde extérieur au tout début de la pratique.

Je trouve cependant utile de commencer par entrer en contact avec mon corps, et de ne me focaliser sur le monde extérieur qu’après avoir pris conscience de mes réponses à ce que je perçois dans ce qui m’entoure. Bien sûr, je suis conscient du monde extérieur durant toute la période de méditation en marchant (il serait dangereux de ne pas l’être), mais je ne me focalise sur le monde extérieur qu’une fois que j’ai bien « enraciné » ma prise de conscience dans mon corps. Sans cela, il est probable que je serai distrait.

Une fois que j’ai fait le tour de toute l’expérience de mon corps, de mes sensations, de mes émotions et de mes objets de conscience, j’aime à essayer d’équilibrer ma prise de conscience des mondes intérieur et extérieur. Durant la méditation en marchant, il y a des expériences qui sont purement intérieures (les sensations dans votre corps, vos émotions, etc.), et il y en a qui ont une relation avec le monde extérieur (vous voyez des arbres, de l’herbe, des rochers ; vous entendez les bruits du vent et des véhicules).

Il y a là un paradoxe : en étant plus conscient de notre monde intérieur, nous sommes plus conscient du monde extérieur. Quand notre attention croît, nous devenons plus intensément conscient de ce qui est autour de nous. Par contraste, quand nous sommes distrait nous avons tendance à nous enfermer en nous-même et à ne guère remarquer le monde extérieur, ou à ne le remarquer que de façon superficielle. Quand notre esprit devient plus calme, nous constatons que nous sommes plus ouvert à la beauté du monde.

Je trouve qu’il est possible d’avoir une prise de conscience plus ou moins simultanée du monde intérieur et du monde extérieur, et que quand je peux équilibrer ma prise de conscience des expériences intérieure et extérieure, mon esprit arrive à un point de prise de conscience calme, tranquille et lucide. Une chose qui vous aidera à établir une prise de conscience équilibrée de l’intérieur et de l’extérieur est d’apporter une attention particulière à l’angle de votre tête (comme je l’ai mentionné dans la partie portant sur la prise de conscience du corps lors de la méditation en marchant). Quand vous rentrez trop votre menton, il y a des chances pour que vous soyez pris dans vos états émotionnels. C’est comme si vous étiez pris dans un tourbillon d’émotions, souvent d’une nature sombre et maussade. Quand votre menton est trop haut, pointant en l’air, il y a des chances pour que vous soyez pris dans un maelström de pensées, ou bien très pris par le monde extérieur.

Quand vous trouvez une position équilibrée de la tête, dans laquelle votre menton est très légèrement rentré, il est bien plus facile de prendre conscience de vos pensées, de vos émotions et du monde extérieur d’une façon équilibrée. A ce point d’équilibre, vous constaterez que les muscles de votre nuque sont longs et détendus. Votre crâne est aussi parfaitement équilibré, sans effort, et le sommet de votre crâne soutient le ciel. Votre nuque est très ouverte, et votre menton est très légèrement vers le bas. Vos yeux regardent à une distance moyenne : vous ne regardez pas le sol juste devant vous, pas plus que vous ne regardez l’horizon. Votre regard est très légèrement dirigé vers le bas, rencontrant le sol à 50 mètres devant vous, par exemple. Vous pouvez vous trouver à un point où la distinction entre l’intérieur et l’extérieur cesse d’avoir grande signification, et où il y a simplement une expérience indifférenciée. Une expérience de ce genre, quand elle arrive, est très joyeuse. On se sent presque comme si l’on avait déposé un grand fardeau – le fardeau du soi.