wildmind buddhist meditation
la méditation en marchant

vers un esprit meilleur

boutique

Prendre conscience des sensations

Le mot « sensation » a une signification particulière dans la pratique de méditation bouddhique. Dans le langage courant, nous utilisons ce mot pour nous référer à plusieurs choses différentes. Nous parlons par exemple d’une sensation de chaleur sur la peau ; dans ce cas nous nous référons à une sensation physique. Nous disons aussi que nous nous sentons en colère ; nous nous référons alors à une émotion. Mais par « sensation », nous ne parlons ici d’aucune de ces deux choses.

Le mot sensation (vedana) se réfère à un sens de base d’appréciation / rejet, ou de confort / inconfort, ou de plaisir / déplaisir (les sensations peuvent aussi être neutres, si vous ne savez pas trop si vous les aimez ou pas). Ces sensations sont des réponses instinctives qui sont moins développées que les émotions telles que la colère, l’amour, la joie ou la tristesse.

Les sensations (au sens habituel) sont souvent entre les sensations (au sens de vedana) et les émotions. Par exemple, en arrivant au travail un jour, vous remarquez qu’un de vos collègues porte un parfum fort que vous n’aimez pas. Il y a la sensation du parfum lui-même, puis il y a une réponse instinctive (vous n’aimez pas ce parfum), puis il y a une variété d’émotions dont vous pouvez faire l’expérience en réponse à cette sensation : des émotions telles que la colère, ou bien (espérons-le) la compassion.

Nous faisons l’expérience de sensations (au sens habituel) en relation avec à peu près toutes les sensations (vedana) que nous percevons, qu’elles soient visuelles, sonores, physiques, ou autres. Des couleurs particulières ont leur tonalité de sensation particulière : c’est pourquoi nous avons nos couleurs préférées. Il y a des sons que nous aimons entendre (notre musique favorite) et d’autres que nous n’aimons pas (pour beaucoup de gens, le crissement de la craie sur un tableau noir). Il y a aussi des odeurs et des goûts qu’involontairement nous aimons ou non. Et le contact physique peut bien sûr aussi être plaisant ou déplaisant.

Quand nous faisons la méditation en marchant, il y a des sensations associées à notre corps, d’une douleur insignifiante à une agréable sensation de relaxation. Il y a aussi des sensations associées aux choses que nous voyons ou entendons, et à tous les autres aspects sensoriels de notre expérience, incluant les aspects imaginés. Lorsque l’on fait attention aux sensations, la chose importante est de simplement les remarquer, sans s’y attacher ni les rejeter. Quand nous ne prenons pas conscience, notre esprit, très habituellement, commence à s’attacher aux expériences associées avec les sensations plaisantes.

Un exemple en est ce dont je parlais plus haut, lorsque nous passons devant la vitrine d’un magasin. Le commerçant y a mis des denrées et des publicités qui, espère-t-il, seront à l’origine de sensations plaisantes. Il ne fait cependant pas cela dans le seul but de rendre votre vie agréable. Il espère que l’émotion de désir vous poussera à vous arrêter et à regarder, voire à entrer dans le magasin et à acheter quelque chose. Nous répondons aussi avec les émotions aux sensations désagréables. En reprenant un autre exemple déjà vu, peut-être ressentirez-vous de la colère envers votre collègue qui a de si mauvais goûts quant aux parfums. La colère est une forme d’aversion ou de rejet.

En pratiquant l’attention, nous essayons d’être plus conscient de la façon dont nos sensations (vedana) sont à l’origine de sensations (au sens habituel), puis d’émotions, afin que nous ayons plus le choix quant aux émotions dont nous faisons l’expérience. Le but de la méditation est bien sûr de cultiver les émotions positives et d’éradiquer les émotions négatives. Nous essayons donc simplement de remarquer les sensations qui apparaissent, sans laisser de façon inattentive notre esprit s’égarer dans des schémas d’émotions négatives.