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La méditation me convient-elle ?

vers un esprit meilleur

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Que faire avec le bruit ?

Carol, une de mes étudiantes, vit à New York dans un appartement très bruyant. Elle m’écrivit un jour : « Le métro aérien passe de l’autre côté de la rue, le poste de police est au coin de la rue et, cerise sur le gâteau, il y a une discothèque en bas de mon immeuble ! Pour méditer, j’ai à peu près tout essayé : les boules Quiès, la musique, méditer au travail au lieu de le faire chez moi… La seule chose qui marche vraiment c’est de ne pas s’attacher au bruit, de le laisser passer, et d’arrêter de le combattre ; mais parfois encore le bruit m’arrache à ma concentration. »

Je lui ai répondu : « Je crois que j’ai vécu dans cet appartement – sauf que c’était en centre ville, à Glasgow. Je crois qu’en arrêtant de lutter contre le bruit, tu es sur la bonne voie. Mais va même plus loin, et apprécie le bruit : embrasse-le. Quand tu te prépares pour la méditation, remarque bien tous les bruits autour de toi et apprécie-les.

Vois, dans ton esprit, tous les êtres humains sensibles, respirant et vivant, qui sont liés à ces bruits et souhaite-leur du bien. Et puis accepte ce bruit comme faisant partie de ta pratique de méditation. Reste plutôt focalisée sur ton souffle, et fais du bruit une sorte de second point focal de la pratique – comme le cercle entourant le mille sur une cible. Si tu cesses de considérer le bruit comme l’ennemi de la pratique mais si tu l’y intègres, alors le conflit disparaîtra.  »

Essayer de lutter contre le bruit est une chose qui a peu de chances de marcher. Le bruit ne s’en ira pas parce que vous ne l’aimez pas. En y répondant de façon agressive, vous vous lancez dans une bataille que vous ne pouvez pas gagner. Mon appartement de Glasgow était situé face à une discothèque et à côté d’une station de taxis, et il y avait une machine à laver de l’autre côté du mur de la pièce où je méditais. Quand cette machine faisait du bruit, par exemple, ce que je faisais était d’embrasser ce bruit, comme je l’ai suggéré à Carol.

Et j’allais même plus loin. Je réfléchissais au fait que le bruit de la machine à laver était une perception qui n’existait que dans ma conscience. Puisque le bruit de la machine à laver était dans ma conscience et puisque ma conscience méditait, alors j’en déduisais que la machine à laver méditait aussi.

Réaliser cela transformait le bruit de la machine à laver en un autre aspect de mon expérience, comme le sens du poids de mon corps sur le coussin, ou comme mon souffle, ou comme les émotions dans mon cœur. Ce n’était plus une chose séparée de moi et interférant avec ma pratique, mais c’était une partie de ma pratique.

En faisant cela, de tels bruits pouvaient totalement cesser d’être un problème, et semblaient en fait enrichir mon expérience de la méditation. Bien entendu, la logique du paragraphe précédent n’est peut-être pas complètement juste ! Mais la chose importante était qu’en trouvant de manière créative une façon de cesser de voir le bruit comme un ennemi et de commencer à le voir simplement comme une autre partie de mon expérience, il devenait quelque chose qui m’aidait dans ma pratique.