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La pratique des six éléments

vers un esprit meilleur

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L’élément espace

l'élément espaceL’espace  : voilà un élément étrange et différent. Il est là, simplement. Nous ne pouvons le voir, nous ne pouvons le toucher, nous ne pouvons dire jusqu’où il s’étend. Nous ne pouvons même pas dire de quoi il est fait, si tant est qu’il soit fait de quelque chose.

Selon Einstein, il s’étire et se contracte en fonction de la vitesse à laquelle nous nous déplaçons, et dans sa forme, il se tord en présence de matière solide. Tout cela m’est très difficile à comprendre, conditionné que je suis à penser en trois dérisoires dimensions. Mais il y a une chose que mon esprit illusionné « sait » au sujet de l’espace, c’est qu’il y a de l’espace « qui est moi » et de l’espace « qui n’est pas moi ».

Citons Einstein, dans un de ses moments moins mathématiques et plus religieux  :

Un être humain est une partie d’un tout, que nous appelons l’« univers » – une partie limitée dans le temps et dans l’espace. Il fait l’expérience de lui-même, de ses pensées et de ses sensations comme d’une chose séparée du reste  : une sorte d’illusion d’optique de sa conscience.

Cette distinction (ou cette illusion) de base entre un monde intérieur et un monde extérieur est si fondamentale que nous la questionnons rarement. Cette étape de la pratique des six éléments nous donne une occasion de questionner cette supposition.

Pour commencer, donc, alors que nous sommes assis en méditation, pouvons-nous ressentir une division claire entre l’« espace-moi » et l’« espace-non-moi » ? J’ai remarqué que sans l’« illusion d’optique » d’une frontière entre l’intérieur et l’extérieur, le corps perd son sens d’avoir des limites fixes. Les mains n’ont plus cinq doigts, et ne sont plus qu’une masse de sensations entrelacées, de picotements, de chaleur, de pressions. Le corps tout entier devient une boule nébuleuse d’énergie. J’entends une voiture passer, ce bruit est-il en moi ou en dehors de moi ? Les ondes sonores sont dans l’air au-dehors, mais l’écoute se produit dans le cerveau, qui est à l’intérieur. Les suppositions commencent à se fissurer.

En tous cas, même si les limites de mon espace sont floues, j’ai toujours au moins un peu d’espace que je peux considérer comme mien, n’est-ce pas ? Eh bien, peut-être pas. Même quand je suis assis complètement immobile, je bouge. La planète tourne sur son axe et tourne autour du soleil, le système solaire tourne autour du noyau de la galaxie, et la galaxie elle-même s’éloigne à toute allure de toutes les autres galaxies. Bien que, donc, je pense qu’il y a « mon espace », je ne suis jamais au même endroit deux instants consécutifs.

L’espace n’est pas réellement divisé en « espace-moi » et « espace-non-moi ». Il n’y a qu’un espace et il coule au travers de nous. Nous ne faisons qu’emprunter l’espace. Nous ne pouvons le posséder.