Les bénéfices du végétarisme
Bénéfices pour le monde
Arrêter de manger de la viande signifie que moins d’animaux vont mourir, et que moins d’animaux seront élevés dans les conditions épouvantables que nous avons vues. Simplement en modifiant votre régime alimentaire, vous assurerez la diminution de la souffrance dans le monde. Cependant, les bénéfices à devenir végétarien vont bien plus loin que cela. Adopter un régime végétarien aura un impact réel sur la planète de bien de façons.
Nous vivons à une époque de crise qui n’a pas de parallèle, avec des problèmes environnementaux qui vont s’aggravant et dont certains croient qu’ils mettent en danger l’existence même de notre planète. Elever des animaux pour les manger cause beaucoup de ces problèmes, qui peuvent donc être évités.
L’élevage fermier d’animaux représente une très grosse perte de ressources. Il a été estimé que 500 g de steak provenant d’animaux élevés de façon intensive équivalent à la consommation de 2.5 kg de céréales, 10 000 litres d’eau, d’énergie équivalente à 4 l d’essence, et environ 16 kg de terre. La production intensive de viande de bœufs élevés de façon intensive consomme 33 calories d’énergie combustible pour chaque calorie d’énergie alimentaire qu’ils produisent. Cette dilapidation à courte vue des ressources de la planète n’est simplement pas tenable.
Il faut 10 kg de protéine de plante pour produire 1 kg de protéine animale. Si un champ est capable de produire 10 tonnes de soja, nous pouvons en faire deux choses. Nous pouvons nourrir des humains avec ce soja ou nous pouvons en nourrir le bétail. Si c’est le dernier choix que nous faisons nous perdons en effectif 90 % de la valeur en protéine et énergie de la récolte originale, ce qui signifie que nous utilisons 10 fois plus de terre que nécessaire.
Parce qu’élever des animaux est de façon intrinsèque un gaspillage de terre, la demande pour toujours plus de terre fermière a eu pour conséquence la perte de plus en plus de nos terres sauvages. Nous avons arraché les haies, abattu les forêts et asséché les marécages afin de produire plus de terre de pâturage pour les animaux. Plus de 25 % des forêts d’Amérique Centrale et 40 millions d’hectares de la jungle amazonienne ont été décimés à cause de la production de viande de bœuf. En ce qui concerne les forêts tropicales humides, ces espaces naturels ne s’en remettront jamais. Les déserts partout dans le monde croissent en raison du fait que trop de pâture entraîne un épuisement de la terre dans les terrains à faible rendement. Nos forêts produisent l’oxygène même que nous respirons, pourtant nous les détruisons pour faire des burgers de bœuf.
Nous sommes tous conscients maintenant du danger de réchauffement planétaire généré par l’accumulation de « gaz à effets de serre », qui emprisonnent la chaleur solaire dans l’atmosphère, menant à une augmentation globale de la température. Il se peut que nous ne soyons pas conscients que le bétail et les moutons produisent d’importantes quantités de méthane, qui est un gaz à effet de serre. Les animaux de ferme produisent probablement environ 20 % des 400 millions de tonnes de ces gaz qui sont produits chaque année dans le monde. Puisque le réchauffement de la planète est bien probablement l’un des plus grands dangers pour l’avenir de notre espèce, une réduction du nombre d’animaux fermiers aidera à réduire ce danger.
Les animaux de ferme produisent aussi de grandes quantités d’excréments qui fréquemment contaminent l’environnement aquatique. L’augmentation du taux d’éléments nutritifs dans l’eau entraîne une croissance accélérée des algues et la mort des poissons. La pollution des lacs et des rivières peut avoir des effets désastreux, nuisant à la santé des humains et à leurs moyens d’existence et appauvrissant aussi notre environnement.
Avec une diminution du nombre de personnes consommant de la viande, les pressions iront diminuant et les effets pourraient même s’inverser. Avec un nombre plus important de la population devenant végétarienne, nous pouvons rendre possible le retour à l’état sauvage de terres actuellement cultivées, avec plus de forêts, de marécages et de landes pour lesquelles les générations suivantes pourront nous remercier. Avec plus de terres fermières rendues disponibles, il y a un potentiel énorme pour la cultivation d’énergie verte – des plantes cultivées pour fournir de l’énergie combustible – ce qui représente une contribution absolument nulle au réchauffement planétaire. En adoptant un régime végétarien nous aiderons à promouvoir pour les générations futures un monde moins menacé.
Cependant, le plus inquiétant des effets secondaires de l’activité agricole sur les humains est peut-être l’émergence d’organismes porteurs de nouvelles maladies. Selon une autorité :
De loin l’effet le plus potentiellement destructeur […] est l’évolution de pathogènes ayant un potentiel de destruction massive lorsqu’ils sont transférés à leur dernier hôte : l’homme. Ceci pourrait produire des épidémies dont le seul parallèle est un fléau comme la peste qui a accompagné l’augmentation de la densité de population au moyen âge et à l’époque victorienne.
Il vaut la peine de considérer avec attention que les pestes médiévales ont décimé entre un tiers et la moitié de la population d’Europe. L’élément pathogène non identifié qui a causé le BSE chez les animaux et la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez les humains n’est que la dernière en date de ces maladies – et nous n’avons pas encore mesuré l’extension du problème. Certains virus et bactéries animaux ont le potentiel d’opérer des croisements dans la population humaine, et l’on pense que c’est dans les fermes que cela arrive. Le choléra, qui a fait des millions de victimes, s’est étendu à la population humaine à partir des moutons et des bovins, comme l’ont fait beaucoup d’autres maladies. Les diverses vagues de grippe qui balayent périodiquement le monde, causant des millions de morts, sont estimées trouver leur origine dans l’agriculture. 20 millions de personnes ont trouvé la mort par l’épidémie de grippe qui a suivi la première guerre mondiale, 10 millions de plus que ceux qui ont été tués par la guerre.
A la fin de l’année 1997 et au début de 1998, l’entière population de poulets de Hong Kong, suivi par la majorité de la population domestique animale, a dû être exterminée afin d’empêcher la propagation d’un virus mortel [avian] qui avait commencé à infecter les humains. Une épidémie a possiblement été évitée, mais à un coût énorme de souffrances. Au début de 1999, un type mortel d’encéphalites s’est déclaré en Malaisie, se répandant aux humains à partir des cochons. A l’heure où ce livre est écrit, 67 personnes en sont mortes, et 99 autres personnes ont été admises à l’hôpital. Les fermiers de Malaisie abattent des centaines de milliers de cochons afin d’enrayer une épidémie mortelle chez l’homme. Avec une densité de population porcine atteignant 9000 animaux par km² dans certaines parties d’Europe, le potentiel pour une épidémie humaine désastreuse est vaste. En diminuant notre dépendance vis-à-vis de l’élevage d’animaux pour la consommation, nous aiderons à protéger la population humaine, en particulier les plus jeunes et les plus âgés, de telles maladies.
Les antibiotiques sont utilisés sur les animaux pour traiter les maladies (qui émergent souvent à cause de la manière intensive dont ils sont confinés) et comme additif alimentaire routinier pour promouvoir une croissance plus rapide. Un rapport du Conseil National des consommateurs au Royaume Uni indique que « des résidus d’antibiotiques dans la nourriture pourraient être toxiques et causer à certaines personnes de devenir hypersensibles aux antibiotiques ». L’émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques est l’un des plus grands challenges pour la médecine moderne, et une grande partie du problème provient de l’élevage fermier.
Les bénéfices du végétarisme pour notre monde sont considérables. Chaque repas que nous prenons a une influence quant à la direction que prennent les choses dans le monde – soit nous nous dirigeons vers une dégradation s’accélérant toujours davantage de notre planète, soit vers une harmonie croissante avec la nature et un futur possible pour notre planète et notre espèce. Ces choix, véritablement, sont sur nos menus. Que prendrons-nous ?