Payer le tribut à la nature
Une méthode habituelle pour étourdir les animaux est par une décharge de pistolet paralysant. Une tige en métal est envoyée par pistolet dans le cerveau, détruisant les fonctions supérieures. Une tige flexible en plastique est ensuite insérée dans le trou creusé par le projectile et est agitée afin de détruire les réflexes dans le cerveau inférieur – un processus connu sous le nom de « dévitaliser » . On « dévitalise » pour empêcher le corps de se débattre et de faire mal aux ouvriers.
Les cochons, et parfois les moutons, sont souvent étourdis au moyen de pinces électriques, ce qui, en théorie, rend l’animal inconscient. Plus rarement une chambre à gaz au dioxyde de carbone peut être utilisée. Ceci a été décrit par les chercheurs comme provoquant de « fortes douleurs respiratoires ». (9) Les pinces électriques sont dangereuses pour les ouvriers – ce qui est compréhensible – et des problèmes surgissent parce que de petits voltages sont utilisés afin de les rendre moins dangereuses. Dans tous les cas, certaines personnes pensent que les animaux étourdis de cette façon ne sont pas du tout inconscients, mais sont seulement paralysés. Il faut espérer que ceci n’est pas exact – cela doit être épouvantable d’être conscient de ce qui arrive mais incapable ne serait-ce que de pousser un cri. Même lorsque le processus est mené efficacement la décharge est certainement extrêmement douloureuse comme en témoignent des humains ayant fait l’expérience de chocs similaires. (10) L’abattage même est réalisé en coupant les artères qui transportent le sang au cerveau.
Les poulets sont tués dans des usines spécialisées. Eux aussi doivent être préalablement étourdis. Et ceci est généralement effectué en les suspendant à l’envers par les pattes sur une tringle roulante qui les amène à un bain salin électriquement chargé. Inévitablement, comme certains volatiles se débattent, ils parviennent à ne pas être étourdis et sont toujours conscients lorsqu’ils parviennent aux lames rotatives qui leur tranchent l’artère carotide.
Certaines autorités croient qu’il est préférable de permettre aux animaux destinés à l’abattage de voir les compagnons d’infortune être tués afin d’écourter le temps qu’ils passent à attendre dans la terreur. D’autres soutiennent que les animaux devraient attendre plus longtemps afin qu’on leur épargne de voir les autres se faire tuer. (11) C’est un exercice d’empathie bien profitable que de décider ce que nous préférerions si nous étions forcés à être dans les mêmes circonstances. Après quoi nous pourrions nous demander si nous voulons vraiment mettre les animaux dans une telle situation.