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Bouddhisme et végetarisme

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La perspective bouddhiste

D’abord, l’on devrait méditer avec une ferme attention sur l’égalité de soi et autre comme suit : « tous font également l’expérience de la souffrance et du bonheur. Je devrais m’occuper d’eux comme de moi-même… Je devrais dissiper la souffrance des autres car cette souffrance est pareille à ma propre souffrance ». (18)

Le point de vue bouddhiste sur les animaux et leur relation aux humains est bien différent de celui dont nous avons eu plus haut un aperçu. Le bouddhisme a toujours reconnu le fait que les animaux montrent tous les signes indiquant qu’ils font l’expérience de la douleur et la craignent. Que les animaux soient dénués de certaines facultés qu’ont les humains, ou qu’elles soient chez eux moins développées, est un autre problème, et n’est pas un sujet qui affecte la capacité animale à souffrir. Le bouddhisme voit la souffrance comme indésirable et être libre de souffrance comme quelque chose à préférer, qu’il s’agisse indifféremment de la souffrance d’un animal ou de celle d’un humain.

Le bouddhisme, ainsi, considère que les animaux sont dignes de notre respect, et nous exhorte à avoir de la compassion pour les animaux lorsque nous voyons qu’ils souffrent. Lorsqu’ils sont libres de souffrance, le bouddhisme nous encourage à respecter ce fait et à ne pas leur causer de souffrance ou de peine qui ne soient nécessaires.

En Occident, le mythe des humains à qui il a été donné domination sur les animaux a donné forme aux relations occidentales vis-à-vis de la nature. Beaucoup de mythes et de symboles bouddhistes reconnaissant la continuité entre les animaux et les humains, et montrant que toute vie sensible est intimement en interrelation, sont l’expression de l’approche bouddhiste vis-à-vis des animaux. Un de ces symboles bouddhistes traditionnels est appelé La Roue de la Vie. (19) Celle-ci expose six sphères d’existence, incluant la sphère des animaux et la sphère des humains.

La Roue de la Vie est un symbole de changement ; elle nous montre comment nous progressons ou régressons, en dépendance de comment nous agissons. Le bouddhisme ne voit pas les sphères comme étant complètement séparées l’une de l’autre – les êtres peuvent mourir dans une sphère et renaître dans une autre. Les animaux peuvent renaître en tant qu’humains dans le futur, et c’est une possibilité pour nous humains de renaître en tant qu’animaux. Il n’y a pas de discontinuité absolue, dans le compte rendu qu’en fait le bouddhisme, entre les animaux et les humains. Au lieu de cela, notre continuité et ce que nous avons en commun est souligné. Les animaux et les humains sont tous, pour parler ainsi, pris au piège dans la Roue, l’une de ses caractéristiques étant une tendance à souffrir.

En plus de ce symbole, il y a beaucoup de contes populaires mettant en scène des animaux, appelés les Jatakas, qui sont à propos des vies précédentes du Bouddha. Dans certaines de ces histoires – qui sont similaires aux fables d’Esope – le Bouddha est mis en scène en tant qu’animal. Le plus souvent il est le chef des animaux et accomplit des actions héroïques pour le bénéfice des autres. (20) Ces histoires illustrent les enseignements bouddhistes à travers le médium simple et direct des histoires racontées plutôt que de façon doctrinale.

Ces mythes ne sont pas présentés ici comme des raisons de devenir végétarien, mais comme une illustration de la si fondamentale différence entre la vue bouddhiste des animaux et la vue occidentale. Bien qu’il ne soit pas nécessaire pour un bouddhiste occidental de croire que le Bouddha était littéralement parlant un animal lors de vies précédentes, les contes Jataka nous enseignent que pour les premiers bouddhistes, penser que leur enseignant révéré avait été un animal dans une vie passée ne posait pas de problème. (21) Encore une fois, les animaux et les humains sont vus comme faisant partie d’un continuum de vie.

Quoi qu’il en soit de fait de la possibilité pour les humains de renaître ou non, littéralement, en tant qu’animaux, le message sous-jacent à ces images – qu’il y a une similarité et une continuité entre les animaux et les humains – est quelque chose dont nous pouvons tirer des enseignements. Nous avons tous la capacité à souffrir et le désir d’échapper à cette souffrance. Ainsi, que les bouddhistes regardent les animaux comme des « choses » qu’ils les possèdent ou les traitent comme des objets sans sentiments est hors de question.

Il n’est pas non plus question d’animaux ayant été mis ici à notre disposition. Au contraire, nous sommes tous ensemble pris au piège dans la Roue de la Vie. La différence principale entre les humains et les animaux est que les humains ont une bien plus grande capacité à rechercher et à créer le bonheur – pour nous-mêmes et pour les autres. Le bouddhisme nous encourage à entrer en empathie avec les animaux et à les voir comme dignes de notre bienveillance et de notre compassion.